Le linceul de Turin fût daté en 1988 entre 1260 et 1390. Mais les historiens ont découvert des documents et une histoire iconographique qui permettraient de le faire remonter avant 1260. Mais cela suffit-il à contredire la datation au carbone 14 ?
De Sébastien Cataldo, le 04 janvier 2017
Avec ces livres, vous allez connaître toutes les bases des études sur :
- Le Tome 1 – Les évangiles, vous pourrez lire une synthèse théologique couvrant l’analyse des quatre évangiles au regard de leur correspondance possible avec le linceul de Turin… qu’il soit authentique ou non.
- Le Tome 2 - L’histoire, vous allez savoir si ce linceul peut être historiquement daté du Ier siècle.
- Le Tome 3 - la médecine, vous découvrirez ce que les médecins légistes ont déclaré quand ils ont examiné les blessures de l’homme du linceul.
- Le Tome 4 - la science, vous aurez toutes les connaissances requises pour comprendre les découvertes scientifiques les plus importantes et la controverse de la datation au carbone 14.
Alors, ne ratez pas les dernières découvertes et téléchargez les 4 livres gratuits.
En 1988, la méthode scientifique du carbone 14 datait le linceul ou suaire de Turin entre 1260 et 1390. C'est vers 1357 à Lirey en France, que le linceul de Turin tel qu’on peut le voir actuellement fait son apparition dans la famille de Charny. Cette dernière procède aux premières expositions publiques du Linceul.
Son histoire à partir de là est bien connue et attestée. Quelques dates importantes sont à retenir pour parvenir jusqu'à Turin :
- C'est dans le milieu du XIVe siècle que le chevalier Geoffroy de Charny entre en possession du linceul. Bien qu’il n’en ait jamais fait mention, ce sont les paroles de son fils Geoffroy II de Charny qui lui en attribuent la paternité. (Les circonstances de l’acquisition du linceul par Geoffroy de Charny ne sont pas certaines. Nous verrons les hypothèses les plus courantes un peu plus loin).
- 1357 - Les premières ostensions publiques et officielles du linceul du Christ par la veuve de Geoffroy de Charny, Jeanne de Vergy, sont organisées à Lirey.
- 1453 - Le linceul est cédé au Duc Louis de Savoie par Marguerite de Charny, petite fille de Geoffroy de Charny, et arrive à Chambéry.
- 1532 - Incendie dans la Sainte Chapelle de Chambéry, la nuit du 3 au 4 décembre. Le linceul, enfermé dans un coffre d’argent, est sauvé, mais des traces de feu et d’eau sont encore visibles.
- 1578 - Le linceul arrive à Turin le 14 Septembre.
- 1898 - Première photo du linceul par Secundo PIA.
- 1980 - Le linceul est cédé par le roi Humbert II au Vatican qui en devient propriétaire.
La dernière ostension a eu lieu à Turin en 2000.
Jusque là, la méthode scientifique du carbone 14 et la recherche historique donnent approximativement le même âge au linceul de Turin : le XIV ème siècle.
L'histoire documentée et la science sont donc d'accord, alors pourquoi chercher plus loin...?
Pour de nombreuses raisons concernant l’étude du textile lui-même, des raisons historiques et enfin l’ensemble des données scientifiques réunies avant la datation au carbone 14.
MAJ du 13 Avril 2009 :
L'Osservatore Romano a rendu publique un document découvert par Barbara Frale historienne dans les archives secrètes du Vatican.
Ce document qui date de 1287 est la description du rite d'initiation d'un jeune Templier, Arnaut Sabbatier, où il déclare avoir été dans une salle réservée aux frères du Temple et avoir vu une grande toile de lin avec l'image d'un homme qu'il devait vénéré et dont il devait embrasser l'image des pieds trois fois.
Qu'apporte ce document :
- On peut éventuellement en déduire que cette toile et cette image devait être "l'idole" que vénéraient les Templiers. Mais il reste encore à trouver d'autres documents pour le confirmer.
- cette image était donc un homme en "entier" des pieds à la tête.
Il n'y a pas plus de détail pour l'instant. Il faut donc rester prudent avant de faire le lien avec le linceul de Turin.
Une peinture retrouvée dans une maison à Templecombe, ancien fief Templier, en Anglettere.
MAJ de Juillet 2009 :
Voici ce que Barbara Frale propose comme recherche concernant le lien entre Geoffroy de Charny, le détenteur du linceul, et Geoffroy de Chagny le Templier :
"Barbara Frale vient tout juste sortir un livre en italien : I templari e la sindone di cristo dans lequel elle répond à l'objection d'une différence entre Charny, précepteur de Normandie mais surnommé le "berruyer" (originaire de la champagne berrichonne), et Charnay.
Extrait traduit :
"Je me permets de faire remarquer que dans un registre administratif du temps de Philippe VI le nom du premier propriétaire du suaire est retranscrit sous la forme de Charneyo et aussi Charni, Charnyo ou bien Charniaco exactement comme pour son parent templier Geoffroy mort sur le bûcher le 18 mars 1314 avec Jacques de Molay."
Un tel raisonnement, qui coupe les cheveux en quatre sur des variantes d'orthographe du latin médiéval, peut uniquement être donné en pâture à des personnes qui n'ont aucune pratique des documents médiévaux.
Frale parle aussi des recherches de Thierry Castex concernant une inscription hébraïque. On pourrait lire sous le menton la racine ms’, commune à l’hébreu et à l’araméen et une deuxième séquence pourrait être nw ou bien ky. Cela voudrait dire « nous avons trouvé » (nw ms) ou « parce que trouvé » (ky ms). Ce fragment d’une phrase plus longue pourrait être un renvoi à Luc, 23, 2, qui formule une accusation précise : « Nous avons trouvé cet homme mettant le trouble dans notre nation, empêchant de payer les impôts à César et se disant Christ-roi »
Ce livre de Frale sur les Templiers et le suaire n’est en quelque sorte que le premier volume. Un second est prévu, La sindone di Gesù Nazareno, dédié entièrement aux nouvelles questions historiques posées par les découvertes récentes. Il donnera sûrement plus de précisions concernant cette question des inscriptions.
En résumé Frale dit :
*même nom, transcrit plutôt fidèlement, voire beaucoup mieux que dans des cas similaires.
*même origine puisque le Charny-Templier était surnommé "le berruyer" ce qui est une allusion à la Champagne Berrichonne-région où vit et se développe la famille du porte-oriflamme au milieu du XIVème."
Donc, selon elle, "le précepteur templier de Normandie Geoffroy de Charny et le porte-oriflamme de France qui possédait le suaire à la moitié du XIVème siècle appartenaient selon toute probabilité à la même famille, même si les archives ne permettent pas de voir en détail quel fut le lien exact de parenté"
Le lien semble donc fait entre les 2 personnes. Mais il ne dit pas que le linceul est appartenu aux Templiers.
Peut-on aller plus loin dans l'interprétation? De toute manière, le rite d'initiation du jeune Sabbatier ferait remonter le linceul au plus tôt en 1287. Pour ceux qui comprennent l'italien il y a cet article qui parle de la découverte de Barbara Frale :
http://www.lastampa.it/redazione/cmsSezioni/cultura/200907articoli/45702girata.asp
Références :
1 - Voir l’étude sur le site : http://www.suaire-turin.com/dubarleyl.htm
- A lire également : Ian Wilson –« Le Suaire de Turin - Est-ce là Le Visage Du Christ ? » - Albin Michel - 1978
Lisez les autres articles en relation avec l'histoire du linceul :
- Le manuscrit du Codex de Pray
- L'iconographie du visage du Christ
- L'histoire certaine du linceul
- Les Evangiles parlent du linceul
- Othon de la Roche et le linceul
A propos du site
Le linceul de Turin ou Saint Suaire est un objet archéologique fascinant, qu’il soit un vrai linceul ayant recouvert le corps de Jésus de Nazareth ou qu’il ait été créé par l’homme pour représenter la Passion et la mort du Christ. Mais comme toutes les « reliques », ce tissu et cette image opposent les croyants que les sceptiques. Ce site, les conférences et les livres qui sont proposés par l’auteur sont là pour faire la différence entre croyance et science, démêler le vrai du faux et dépassionner les débats en ne proposant que l’approche scientifique du sujet. Même s’il est possible de faire de ce linge le rapprochement avec le linceul du Christ pour un croyant, il n’en reste pas moins que c’est la science et l’histoire qui pourront confirmer ou non l’authenticité du linceul de Turin. Enfin, même si la science continue d’affirmer que ce linceul n’est pas celui de Jésus de Nazareth, car il ne faut pas oublier qu’il peut toujours s’agir d’un « vrai » linceul ayant contenu le corps ensanglanté d’un homme quelque soit son époque, il n’en reste pas moins que l’étude de son histoire et le mode de « fabrication » de son image restent des recherches passionnantes et constituent l’essentiel des propos de l’auteur. Quelle que soit l’issue de cette « histoire », l’auteur proposera d’étudier ce linceul comme tout autre objet archéologique d’un point de vue historique et scientifique pour comprendre comment il a été « fabriqué ».
www.linceul-turin.com - Copyright © Tous droits réservés Sébastien Cataldo 2008-2022 - Mentions légales - Contact - CGV - Affiliation
Site créé et hébergé en France