Voici pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas le linceul de Turin ou Saint suaire ou qui auraient oublié son histoire, l'image qu'il représente et les découvertes scientifiques.
De Sébastien Cataldo, le 11 janvier 2017
Avec ces livres, vous allez connaître toutes les bases des études sur :
- Le Tome 1 – Les évangiles, vous pourrez lire une synthèse théologique couvrant l’analyse des quatre évangiles au regard de leur correspondance possible avec le linceul de Turin… qu’il soit authentique ou non.
- Le Tome 2 - L’histoire, vous allez savoir si ce linceul peut être historiquement daté du Ier siècle.
- Le Tome 3 - la médecine, vous découvrirez ce que les médecins légistes ont déclaré quand ils ont examiné les blessures de l’homme du linceul.
- Le Tome 4 - la science, vous aurez toutes les connaissances requises pour comprendre les découvertes scientifiques les plus importantes et la controverse de la datation au carbone 14.
Alors, ne ratez pas les dernières découvertes et téléchargez les 4 livres gratuits.
Le LINCEUL DE TURIN ou SAINT SUAIRE de Turin est un tissu de lin jauni par le temps de 4m41 de long sur 1m13 de large. Il porte des traces de brûlures, des trous de plus ou moins grandes tailles et de grandes taches dʼeau vestiges dʼun incendie qui, en 1532, a failli le détruire. En 1534, pour éviter la dégradation du linceul suite à lʼincendie, les clarisses de Chambéry cousirent des patchs de lin à lʼendroit des trous de brûlure et renforcèrent la toile sur toute sa face arrière (sans image) par une toile de même dimension (dite toile de Hollande) cousue sur tous les bords du linceul. Enfin, deux morceaux de tissu manquent en deux endroits symétriques à une extrémité du linge, enlevés à une époque inconnue. Cʼest ainsi que se présentait la relique jusquʼà sa restauration secrète (et controversée) de 2002. Lors de celle-ci la toile de Hollande fut enlevée et la face arrière devint ainsi entièrement accessible depuis plus de 4 siècles et demi. Elle fut remplacée par une nouvelle toile tandis que les patchs étaient enlevés et non remplacés. Beaucoup de débris de tissus carbonisés furent enlevés et conservés, la toile aspirée avec précaution, les plis aplatis. Le linceul de Turin est maintenant conservé à plat dans une chasse spéciale à température et humidité constante, dans une atmosphère de gaz rares pour éviter toute oxydation.
Ce qui a fait la réputation et la vénération de ce linge pendant plusieurs centaines dʼannées cʼest bien lʼimage quʼil porte. En effet, on peut voir comme “imprimé”, lʼimage du corps dʼun homme nu, allongé, les mains croisées sur le pubis. Cette image montre son corps entier de face et de dos. Sur tout son corps, de face comme de dos, plus dʼune centaine de taches rouges de différentes tailles font penser à du sang.
Il nʼy a pas dʼimage sur lʼenvers du linge mis à part quelques taches de “sang” qui ont traversé.
Le linceul de Turin © Barrie Shwortz
Lʼhistoire de ce linge commence de manière certaine à Lirey en France aux environs de 1357. Il appartient alors à la famille de Charny. Après de nombreuses péripéties il passe aux mains de la famille de Savoie en 1453 puis cʼest le roi Humberto II qui en fait don au Vatican en 1980. Il est conservé à Turin à lʼabri des regards et fera lʼobjet de plusieurs ostensions dont une en 2010.
Pourtant quelques textes antérieurs à 1357 et bien avant la date supposée de sa fabrication (entre 1260 et 1390, nous le verrons plus tard) indiquent quʼun linge comportant une image est vénéré en Orient (à Edesse puis à Constantinople) sans que lʼon puisse affirmer quʼil sʼagisse du même linge.
Vue faciale du linceul. L'image est retravaillée pour augmenter le contraste- © Barrie Shwortz
Vue dorsale du linceul. Image avec plus de contraste- © Barrie Shwortz
Cʼest à partir de 1898 que la science commence à s'intéresser de plus près à ce tissu et à cette image. En effet, les premiers négatifs photographiques développés cette année là, montrent un corps dʼune incroyable perfection anatomique. Depuis ce jour, toutes les tentatives dʼexplication sur la formation de cette image nʼont apporté aucune réponse convaincante. Personne ne sait comment cette image sʼest « imprimée » sur ce tissu. À ce jour, des centaines de recherches dans de nombreuses disciplines scientifiques, historiques, médicales et autres ont fait de ce tissu et de son image lʼobjet archéologique le plus étudié mais aussi le plus controversé de tous les temps. Cʼest en 1988 quʼune datation au radiocarbone est effectuée afin de savoir de quand exactement date le lin de ce tissu afin de mettre fin à toute polémique. Et le verdict tombe comme un couperet. Ce lin date entre 1260 et 1390. Mais comme la science ne cesse de progresser, de nouvelles découvertes ont tout simplement changé la donne et lʼhistoire de ce linceul ne s'arrête donc plus en 1988.
Comparatif entre à gauche le visage de l'homme du linceul tel qu'il apparait, et à droite le négatif photographique de ce visage.
C'est donc dans le négatif photographique que le "vrai" visage apparaît-© Barrie Shwortz
Dès le début de son apparition au XIVe siècle, ce linge a toujours été considéré, avec une reconnaissance de lʼéglise qui variait en fonction du temps, comme le linceul qui a recouvert le corps de Jésus de Nazareth lorsquʼil a été descendu de la croix et mis au tombeau comme décrit dans les Evangiles Canoniques. A cela sʼajoute que lʼimage de ce corps qui nʼa pas dʼexplication scientifique fait forcément penser au corps de Jésus (même si personne ne connaît son aspect physique), car outre lʼhistoire de ce linge dès 1357, le nombre de plaies et leurs correspondances avec les Evangiles Canoniques font forcément penser à lui.
Alors dʼoù vient la polémique et pourquoi tant de passion autour de ce tissu et de cette image ?
Comme on vient de le voir, lʼimage de lʼhomme qui est représenté sur ce tissu nʼest pas nʼimporte qui. Jésus de Nazareth a tout simplement changé la face du monde depuis 2000 ans et des milliards de personnes lʼont considéré et le considèrent comme Dieu. Cʼest donc un défi considérable que de savoir si ce linceul est ou nʼest pas le linceul du Christ car dans un premier temps, si ce linceul est authentique, se sera la première trace archéologique, le premier objet (et témoignage) que Jésus ait laissé sur terre.
Il sʼagit donc dʼabord de savoir si dès les premiers jours dʼexistence “officielle” du linceul à Lirey, cette image a été créée intentionnellement par lʼhomme dans le but de tromper. Le linceul serait alors une fausse relique de plus, créée à une époque où beaucoup circulaient.
Cʼest donc un affrontement, et le mot nʼest pas trop fort, entre les partisans dʼun linceul créé de toute pièce au moyen-âge et les partisans dʼun linceul authentique.
Le visage de l'homme du linceul passé par un logiciel qui permet de voir l'exceptionnel rendu 3D de l'image.
Caractéristique très difficile à reproduire et qui est "codé" dans l'image-
© Christophe Mignot (ingénieur en sciences physiques, spécialiste du traitement d’image et analyse tridimensionnelle)
Pour les chrétiens, cela ne changerait pas grand chose car leur foi, et lʼEglise le précise, nʼest pas dans la reconnaissance de lʼauthenticité du linceul. Pour eux le linceul est soit une icône extraordinaire représentant la Passion et la mort de Jésus, soit au mieux une authentique relique, LA relique des reliques, remplie de mystères. A ce jour, lʼEglise ne sʼest pas officiellement prononcée sur lʼauthenticité du linceul de Turin et laisse cette tâche importante à la science.
Elle se trouve face à plusieurs difficultés.
La première est que le linceul est un objet unique et difficilement accessible pour des raisons de conservation et de préservation de son intégrité. Ce problème nʼest pas particulier au linceul (il en est de même pour tout objet précieux de musée par exemple) mais il est ici particulièrement sérieux.
La deuxième tient au fait que les différentes disciplines scientifiques concernées (chimie, physique, médecine légale, archéologie, histoire, textiles etc..) ont chacune leurs propres méthodes, leur propre critères de validité interne. Le linceul implique par essence une recherche multidisciplinaire et aucune méthode ne peut prétendre à elle seule avoir le dernier mot.
L'image du négatif photographique du visage de l'homme du linceul après appliquation de plusieurs filtres afin de nettoyer l'image du maximum de bruit et retrouver ainsi son "vrai" visage- ©Giulio Fanti and Roberto Maggiolo
Enfin et surtout la science peut dire avec une quasi certitude ce que quelque chose nʼest pas, beaucoup plus facilement que dʼénoncer une certitude (par essence toujours provisoire) sur ce quʼelle est.
Les critères dʼune approche authentiquement scientifique du linceul ont été définis par Raymond Rogers comme suit :
- Rassembler un maximum de données dʼobservation indubitables en lʼabsence de toute idée préconçue. Il est en effet très facile, et cʼest malheureusement ce qui est trop souvent fait, de sélectionner à lʼavance ce qui semble correspondre avec ses propres croyances en « oubliant » les observations contradictoires.
- Enoncer clairement une hypothèse compatible avec les lois connues de la science à partir de ces données.
- Confronter cette hypothèse aux connaissances historiques (replacer les observations dans le contexte), techniques et autres : confrontation multidisciplinaire.
- Tester si possible lʼhypothèse en faisant des prédictions sur ce que lʼon devrait logiquement observer si lʼhypothèse était vraie : accepter, rejeter ou modifier (provisoirement) lʼhypothèse de départ.
Une telle hypothèse ne devient un fait scientifique acquis (toujours sous réserve de nouvelles découvertes qui viendraient tout remettre en question) si et seulement si tous les faits observés concordent. Disons tout de suite que, concernant la question de lʼauthenticité ou non du linceul, nous ne sommes pas dans cette situation.
Mais imaginons que ce soit le cas. Que nous dirait au mieux la science ?
- Le linceul est un objet médiéval : la datation au carbone 14 de 1988, les techniques de tissage, les indications historiques seraient en accord. Rien, dans aucun domaine, nʼindiquerait une origine plus ancienne. Dans ce cas il sʼagirait bien dʼune fausse relique médiévale. Reste à expliquer lʼimage avec toutes ses propriétés étonnantes comme nous le verrons. Il sʼagirait alors dʼune des plus grandes énigmes de lʼhistoire de lʼart et de ses techniques, un objet unique qui mériterait encore toute lʼattention des chercheurs.
- Le linceul nʼest pas médiéval et tout oriente vers une origine bien plus ancienne et vers le Moyen-Orient.
Une possible nouvelle datation donne un âge dʼenviron 2000 ans et tout indique que le linceul a bien enveloppé un corps.
Il serait alors difficile à la science, compte-tenu, des caractéristiques des plaies, de ne pas affirmer avec un haut degré de certitude que lʼon a bien retrouvé lʼauthentique linceul de lʼhomme Jésus de Nazareth.
Lʼargument disant que, même dans ce cas de figure, la science ne pourra jamais prouver quʼil sʼagit bien de Jésus est tout de même assez spécieux. Il faudrait alors admettre en retour que ce que décrivent les évangiles de la Passion est avéré. Le débat sur lʼhistoricité des Evangiles en général serait alors éclairé dʼun jour nouveau. Il resterait encore le problème de la formation de lʼimage. Dans tous les cas et par essence la science ne pourra dire que ceci : soit lʼimage sʼest formée de façon naturelle (parce quʼelle aura pu le prouver), soit lʼimage est inexpliquée en lʼétat actuel des connaissances. En aucun cas elle ne pourra « prouver » le miracle de la Résurrection.
Le raisonnement qui consiste à dire : puisque la science ne peut pas lʼexpliquer alors cʼest un miracle est par nature non scientifique.
Démêler le vrai du faux, sans polémiques, sans arrières pensées, démonter les faits, discuter des hypothèses, et aussi admettre que parfois on ne sait pas sans vouloir inventer à tout prix. Si le linceul est authentique cʼest à la science de le dire, de même si cʼest un faux. Lʼéglise ne se prononce pas, ce nʼest pas son rôle. La science du linceul avance aujourdʼhui encore, comme nous le verrons.
Jusquʼen 1988, toutes les études tendaient à montrer que lʼimage nʼétait pas le résultat dʼune peinture, quʼaucun faussaire ne pouvait avoir produit celle-ci pour de multiples raisons concordantes et que ce linceul avait bien recouvert un cadavre qui nʼétait pas resté plus de 48 heures dans ce tissu, et que tout portait à croire que cʼétait Jésus de Nazareth. Mais en 1988, Le carbone 14 date le tissu des années 1260-1390. Pour les scientifiques, la messe est dite.
Le carbone 14 était un contre tous mais son résultat était clair, le linceul est un faux du moyen-âge. La méthode de datation étant validée et utilisée depuis longtemps, cette seule preuve a suffit à anéantir tous les travaux antérieurs comme sʼils nʼavaient jamais existé. Et dans lʼesprit de beaucoup, nous en sommes encore là, et tant pis pour les contradictions.
Or, lʼhistoire ne sʼarrête pas là. Car un de ces savants qui étudièrent sur place le linceul en 1978 et qui admettait la datation au carbone 14, Raymond Rogers, éminent chimiste, se décida dans les années 2000 à étudier de près quelques fils prélevés en 1973 à 2 ou 3 centimètres de la zone qui sera datée 15 ans plus tard au carbone 14.
Lisez les autres articles en relation avec le linceul :
- Un résumé de ce qu'il faut savoir
A propos du site
Le linceul de Turin ou Saint Suaire est un objet archéologique fascinant, qu’il soit un vrai linceul ayant recouvert le corps de Jésus de Nazareth ou qu’il ait été créé par l’homme pour représenter la Passion et la mort du Christ. Mais comme toutes les « reliques », ce tissu et cette image opposent les croyants que les sceptiques. Ce site, les conférences et les livres qui sont proposés par l’auteur sont là pour faire la différence entre croyance et science, démêler le vrai du faux et dépassionner les débats en ne proposant que l’approche scientifique du sujet. Même s’il est possible de faire de ce linge le rapprochement avec le linceul du Christ pour un croyant, il n’en reste pas moins que c’est la science et l’histoire qui pourront confirmer ou non l’authenticité du linceul de Turin. Enfin, même si la science continue d’affirmer que ce linceul n’est pas celui de Jésus de Nazareth, car il ne faut pas oublier qu’il peut toujours s’agir d’un « vrai » linceul ayant contenu le corps ensanglanté d’un homme quelque soit son époque, il n’en reste pas moins que l’étude de son histoire et le mode de « fabrication » de son image restent des recherches passionnantes et constituent l’essentiel des propos de l’auteur. Quelle que soit l’issue de cette « histoire », l’auteur proposera d’étudier ce linceul comme tout autre objet archéologique d’un point de vue historique et scientifique pour comprendre comment il a été « fabriqué ».
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